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mercredi 5 octobre 2011

« Ecrire l'Histoire de France avec votre bulletin de vote »


Le 9 octobre prochain, les militants et sympathisants socialistes vont se retrouver face à un choix solennel : déterminer quel sera le candidat le plus apte à remporter les élections présidentielles de 2012, le candidat le mieux à même à apporter des solutions nouvelles pour un monde nouveau.
Cette décision grave appelle de la clairvoyance et de la sagesse.

De la clairvoyance tout d'abord face à la situation mondiale. Face à un monde laminé par l'idéologie libérale, qui a réussi à concilier misère, inégalités et à déchirer les solidarités collectives, on ne peut plus rester les bras croisés. Face à un capitalisme financier qui tolère les paradis fiscaux, qui accepte le contraste entre le faste des uns et le dénuement des autres, qui mène le monde au bord du chaos, on ne peut plus tolérer le statu quo.
De la sagesse aussi face à la situation française : travailleurs dormant dans leur voiture faute de logement, femmes élevant seules leurs enfants, jeunes vivant dans la précarité malgré leur diplôme...le temps est venu de tourner la page de cette France qui tombe.

Face à cette situation il faut de l'audace et de l'intelligence.
De la lucidité face à la mondialisation, Arnaud Montebourg en a eu. Son passé plaide pour lui : pionnier de la lutte contre les paradis fiscaux, il est le seul candidat aux primaires à avoir voté non au Traité Constitutionnel Européen.
De l'audace, c'est ce qui ressort des ses propositions : rendre incompatible les licenciements économiques avec la distribution des dividendes, indexer les salaires sur les gains de productivité; harmonisation fiscale et sociale en Europe sont certaines des idées qui ressortent de ses ouvrages « Des Idées et des Rêves » et « Votez pour la démondialisation ».
De la vérité aussi : dans une République secouée par les affaires, aux contre-pouvoirs baillonnées, aux citoyens méprisés, il est temps de changer vraiment l'état des choses. Cela passe par une Sixième République plus démocratique et plus transparente. Cela passe aussi par l'humilité : le PS ne peut s'offusquer des affaires visant la Droite, et tolérer les pratiques d'un Guérini, comme il toléra naguère celles d'un Roland Dumas.

La tortue Montebourg a fait son chemin dans cette campagne, avec sérénité. Boycotté initialement par les médias, enterré par les instituts de sondages, sans soutiens de notables locaux, il a malgré tout su créer une dynamique indéniable. Soutenu par de simples volontaires sur toute la France, avec leurs faibles moyens humains et financiers, éditant leurs propres tracts, organisant leurs réunions publiques, ils ont su lever une espérance, et accompagner la montée en puissance d'Arnaud Montebourg.

Reprenons le flambeau de nos pères et de nos mères : l'Histoire de France est remplie de pages blanches qu'il nous appartient de noircir. Par nos volontés, par notre persévérance, par nos espérances. Alors que toutes les colères des Français sont isolées, il nous appartient de rassembler ces millions de colères, pour ne former qu'une seule colère, qu'il nous appartient de transformer en espérance de changement.

Hier les cassandres raillaient la candidature d'Arnaud Montebourg en indiquant qu'il ne pourrait jamais réunir les signatures nécessaires, et il les a eu. Les sondages et les médias étaient sceptiques sur cette candidature, les débats ont prouvé sa carrure de candidat : dès lors qu'on y croit il est possible de changer les choses.

« Vous allez écrire l'histoire de France avec votre bulletin de vote » déclarait Arnaud Montebourg. Changer l'Histoire, voilà la raison d'être d'un vote utile : un nouveau visage et de nouvelles solutions pour une issue nouvelle. Notre heure est désormais venue.

jeudi 8 septembre 2011

Se battre pour la majorité oubliée

Alain Mergier et Jérôme Fourquet viennent de publier un petit ouvrage très intéressant intitulé « Le point de rupture » (Fondation Jean Jaurès, Essais) et consacré aux « ressorts du vote FN en milieux populaires ». C’est un travail éclairant et qui confirme le besoin d’une réelle alternative de la part des milieux populaires. Je suis en accord avec les auteurs sur les constats et notamment sur ce qu’ils disent de la perception de la crise par des millions de  nos concitoyens : « Les milieux populaires estiment que nous sommes déjà entrés dans une nouvelle séquence : l’après-crise n’est pas une sortie de crise, c’est une installation dans une situation qui a été instaurée par trois années de crise. Cette situation est plus dure, plus tendue, plus rude pour les plus vulnérables : plus inacceptable aussi car plus injuste ». Cette spirale dépressive pour le moral du pays doit être cassée. Mais il faut analyser en profondeur le mal qui ronge notre société et la démonstration des auteurs est très pertinente.
Le divorce entre les milieux populaires et la politique date, selon les auteurs, de la crise de 2008 et du sauvetage des banques sans contrepartie par l’Etat. Cet interventionnisme économique au bénéfice exclusif des banques est apparu comme une forme de trahison des promesses du Président Sarkozy. Une fois de plus je ne peux qu’acquiescer et témoigner, en tant que responsable politique, que s’est dessinée, entre 2008 et 2010, « dans les représentations de tous les milieux sociaux l’hégémonie d’une oligarchie financière rassemblant grands patrons du CAC 40, fonds d’investissements, banques et traders ». Finalement, les milieux populaires, à ce qu’en disent Alain Mergier et Jérôme Fourquet, ont une vision assez juste du rôle des marchés financiers : « Les marchés financiers exercent leur pouvoir non pas au nom de l’économie mais de leur propre profit ». L’inquiétude face la dette induit la quête d’une véritable alternative. L’accumulation des insécurités vécues et/ou ressenties (l’un n’allant que rarement sans l’autre) nécessite une réponse politique, une volonté politique, une alternative politique. Cette France décrite par les auteurs de ce petit livre, est la France de la majorité oubliée, à laquelle je m’adresse et à laquelle je propose une autre vision de l’avenir.
Le diagnostic est en effet important à effectuer mais il est primordial d’apporter un remède. Les solutions politiques, l’alternative à bâtir, la prise en compte de l’impact de la mondialisation et de sa perception par les citoyens, sont le seul remède à la montée de l’extrême-droite.
La recherche de protection par les Français implique en effet que la gauche apporte des solutions radicalement différentes de celles du passé. Il nous faut être audacieux. C’est le sens de mon projet : démondialisation, mise sous tutelle de banques, 6ème République, réindustrialisation, réponse aux défis environnementaux, réhabilitation d’une véritable égalité dans notre pays, protection de nos savoir-faire dans cette jungle économique qu’est la mondialisation… Les Français n’attendent pas des solutions faciles mais du courage et de la volonté. Oui, il y a la place pour une alternative de progrès à gauche, une alternative qui parle à ces millions d’ouvriers et d’employés insécurisés. Cette alternative, elle passe par les primaires du PS, le 9 octobre prochain…

Arnaud Montebourg

samedi 20 août 2011

L'anti-biographie ou petit catalogue des idées reçues

 

Arnaud Montebourg est-il aristocrate dissimulant la particule DE Montebourg ?


Son grand-père maternel était algérien. Il s’appelait Khermiche Ould Cadi. Il est né en 1907 près d’Oran. Il avait épousé Jeanne, une normande. Il avait voulu que ses enfants – dont Leïla, la mère d’Arnaud Montebourg – fussent élevés en France. Du côté paternel, on était boucher-charcutier de père en fils. Les Montebourg étaient des artisans - commerçants dont la boutique « La Maison de la Rosette » se trouvait en face de la gare, à Autun. Son père, Michel, avait choisi de s’échapper et de faire une carrière de fonctionnaire des impôts. Sa mère devint professeur d’espagnol. Deux familles bien différentes, face à face durant la guerre d’Algérie, qui se mélangèrent pour former un alliage improbable : une famille française qui, pour se moquer d’elle-même, se décrivait sous le vocable « d’arabo-morvandiaux ».


Arnaud Montebourg est-il un bobo/dandy parisien parachuté en Saône-et-Loire ?


Son grand-père Ould Cadi voulait que son fils s’engage dans l’armée. Pour cela, il avait choisi le lycée militaire d’Autun… en Saône-et-Loire. C’est dans cette même ville qu’ils rencontrèrent les Montebourg. Arnaud Montebourg est né dans la Nièvre voisine, à Clamecy, près de Château-Chinon, dans la circonscription de François Mitterrand. C’est son père qui l’aida à poursuivre ses études à Paris, où Arnaud Montebourg embrassa simplement la carrière d’avocat, arrivant du Morvan à Paris, en passant par Dijon, avec l’enthousiasme et l’insouciance d’un provincial sans appuis ni qualités.


Arnaud Montebourg est-il une girouette suivant le vent du parti socialiste ?


Le chemin vers la rénovation n’a pas été une marche triomphale, mais plutôt un combat dans lequel les coups furent rudes et la solitude parfois pesante. Pourtant, le jeu en valait la chandelle. On dit souvent que chaque génération politique a son moment fondateur.

Pour celle d’Arnaud Montebourg, ce ne fut pas une victoire, mais la funeste déroute du 21 avril 2002. Face au Parti Socialiste terrassé par l’extrême droite, abandonné par ceux-là même qu’il croyait défendre, il fallait construire un Nouveau Parti Socialiste. C’est pourquoi, en 2003, avec Vincent Peillon, Benoît Hamon et quelques autres, il lança cet ambitieux mouvement de rénovation : le NPS. Ses membres défendaient les valeurs de la gauche que l’histoire leur avait léguées, tout en transformant ses positions au contact de l’évolution accélérée du monde. Ils voulaient changer la gauche pour pouvoir changer la France. C’était un combat difficile. Le NPS s’est brisé au congrès du Mans, sur une synthèse trompeuse et nocive, et les rénovateurs se sont dispersés. Pourtant, la longue décrépitude du Parti jusque et y compris au Congrès de Reims n’a-t-elle pas confirmé les analyses du NPS, pourtant observées à l’époque avec une condescendance moqueuse ? Qui peut dire que les combats d’hier n’étaient pas pertinents ? Qui peut nier qu’ils avaient vu l’écroulement idéologique de leur parti, son enlisement dans un entre-soi délétère et ses manœuvres d’appareils ? Aujourd’hui, il faut faire naître un nouveau Parti Socialiste. Malgré la dislocation du NPS, ses anciens membres ont continué de porter les idéaux réformateurs. C’est aux côtés de Ségolène Royal qu’Arnaud Montebourg s’engagea, car c’est elle qui porta le plus résolument un discours de rénovation. Il a conservé avec Ségolène Royal une amitié jamais démentie. Il ne voulut pas la soutenir dans sa prise du parti pour ne pas présidentialiser celui-ci, en cohérence avec son projet de primaires ouvertes et populaires. Arnaud Montebourg fut appelé par Martine Aubry et passa avec elle un accord politique par lequel la future Première secrétaire s’engageait à mettre le Parti dans la voie d’une rénovation réelle. L’installation au plus haut niveau du parti d’un Secrétariat national à la Rénovation constitua une avancée décisive et la victoire des convictions portées depuis plusieurs années. Le chemin ne fut cependant pas sans embûches. A l’été 2009, alors que le Parti rechignait à s’engager dans la voie des primaires ouvertes et populaires, il mit sa démission dans la balance. Changer le PS ou entamer une autre vie . Jamais être complice du renoncement et de l’effondrement.
Léon Blum disait : « Toute classe dirigeante qui ne peut maintenir sa cohésion qu’à la condition de ne pas agir, qui ne peut durer qu’à la condition de ne pas changer, qui n’est capable ni de s’adapter au cours des événements ni d’employer la force fraîche des générations montantes, est condamnée à disparaître de l’histoire ». Dans le parcours d’Arnaud Montebourg, il y a une ligne de force : rénover et transformer. Rénover toujours et avec tous ceux qui l’acceptent.


Arnaud Montebourg est-il un inconstant sautant d’une cause à une autre ?


Regardons de plus près
Une idée reçue tenace est l’opportunisme supposé d’un Arnaud Montebourg collectionneur de coups d’éclats médiatiques. Mais la cohérence éclate si l’on regarde ses combats de près : lutter contre les privilèges, contre la France rentière, celle des monopoles indus, des ententes illicites et des abus de position dominante. Celle qui vit aux dépens du travail des autres, assise sur ses privilèges et protections révoltantes. Les opérateurs téléphoniques, les sociétés privées d’autoroutes, les banques privées, les fabricants de médicaments, les tribunaux de commerce, sont de cette même France incapable de créer, qui attend sans rien faire les dividendes de ses passe-droits. En vérité, tous ces combats ne font qu’un.

Dés 1998, Arnaud Montebourg a lutté pour une réforme (à laquelle son camp n’a pas eu le courage de croire) des tribunaux de commerce, liquidateurs aux pouvoirs exorbitants qui, sur fond de corruption et d’incompétence, s’enrichissent aux dépens des entreprises et de leurs salariés. La rente, voilà le véritable ennemi de la France passionnée de justice entre les hommes et qui n’a que son travail et sa créativité pour vivre.

La rente, c’est aussi celle tirée par certains hedge funds peu scrupuleux qui se précipitent sur des entreprises sans le moindre projet industriel. C’est pourquoi Arnaud Montebourg avait pris résolument position contre les OPA hostiles transnationales en 2006.
La rente, c’est encore l’entente illicite constituée par les opérateurs téléphoniques au début des années 2000. Forts de leur position écrasante et de l’impossibilité d’une action de groupe intentée par des consommateurs dispersés, ces opérateurs s’étaient entendus sur des tarifs très élevés. Une fois encore, l’intérêt général se heurtait à la rente. C’est pour permettre les « actions de groupe » qu’Arnaud Montebourg avait, avec d’autres députés et sénateurs, déposé en 2008 une proposition de loi en ce sens.

La rente, c’est enfin la tentative de la société d’autoroute Paris Rhin Rhône de s’arroger en 2010 le monopole sur certaines autoroutes pour faire flamber les prix, en spoliant au passage l’intérêt général. C’est au nom de cet intérêt général, qu’en tant que Président du Conseil Général de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg s’est élevé contre la confiscation du bien commun. Ces combats ne sont pas des coups politiques. Car, en l’occurrence, des coups, il y en a beaucoup à recevoir. Ils sont le fil rouge d’un engagement contre tous les privilèges qui asphyxient la République.

Etait-il opportuniste de mener avec Vincent Peillon un combat frontal contre les paradis fiscaux et le blanchiment de l’argent sale ? (Mission d'information commune sur les obstacles au contrôle et à la répression de la délinquance financière et du blanchiment des capitaux en Europe.) Cette mission parlementaire a été la plus longue de la Ve République. Trois années consacrées à sillonner l'Europe des paradis fiscaux, judiciaires et bancaires, à interroger banquiers, policiers, juges, diplomates, voyous, avocats, ministres, à démonter les systèmes financiers et les méthodes de dissimulations que les « grands Etats » (la France pour Monaco, l’Angleterre pour Gibraltar) cautionnent par leur complaisance. Arnaud Montebourg et Vincent Peillon avaient alerté des désordres du capitalisme financier mondial et ils se sont heurtés à différents murs, celui de l’argent, à l’évidence, celui de la compromission aussi, mais surtout celui de la complaisance ou encore de la lâcheté politique et de la résignation face à un monde que l’on ne voulait plus vraiment transformer. Le Premier ministre socialiste d’alors a cru qu’ils allaient trop vite. A la lumière de la crise actuelle, chacun peut mesurer qu’il aurait fallu aller plus fort et plus loin avant que le système ne s’effondre et s’enfonce dans la crise. Combat superficiel ? Non, combat d’avant-garde. Opportunisme. Non, combat d’anticipation.

Quant à la récente polémique qui opposa Arnaud Montebourg à TF1 – puisque ce dernier a mis en valeur la « tradition délinquante » de cette chaîne véhiculant démesurément les valeurs de l’argent, de la cupidité et de la violence – ce n’est pas là un coup médiatique isolé. C’est le combat de vingt ans pour une autre exigence culturelle et audiovisuelle, n’en déplaise à TF1. Au début des années 90, avec TV Carton jaune – association qui regroupait des juristes, des journalistes et de simples téléspectateurs et dont Arnaud Montebourg fut l’avocat, il militait déjà pour la déontologie chez les journalistes et pour que ceux-ci résistent aux assauts puissants des forces de l’argent et du pouvoir. Avec l’association Changez la Une, qu’Arnaud Montebourg défendit comme avocat, il s’engagea pour que TF1 respecte son contrat de « mieux disant culturel » établi en 1987, faute de quoi la concession d’une portion de l’espace public ne devrait pas être accordée (Mémoires déposés devant le CSA à l’hiver 1996)


Arnaud Montebourg serait-il un nouveau Saint-Just ?


Au début des années 2000, avec 37 députés de toutes les gauches, Arnaud Montebourg a tenté de mettre en accusation Jacques Chirac. Plutôt que de dénoncer l’impunité dont il jouissait et les malversations, un homme politique calculateur aurait prudemment détourné le regard. L’affrontement avec Jacques Chirac, aussi dur a-t-il été, correspondait à l’idée qu’Arnaud Montebourg se faisait de la République. On le traita de populiste, de donneur de leçon, on le qualifia même de « Fouquier-Tinville à la petite semaine », de « Savonarole de pacotille ». Ethique et politique, d’autres s’y sont cassés les dents. Mais il eut été trop commode de renoncer. Dans sa vie antérieure d’avocat, il avait appris aux côtés de Maître Thierry Lévy à assumer le combat. Coup d’éclat à mettre au tableau de chasse d’un jeune loup ? Pour Arnaud Montebourg, c’était d’abord l’expression d’une certitude : il n’est pas de République sans exemplarité. En 1999, alors que Roland Dumas, ancien ministre socialiste, est mis en examen dans l’Affaire Elf et encore soutenu par les plus hautes autorités de l’Etat, Arnaud Montebourg avait demandé son départ du Conseil Constitutionnel. « Partez, si vous êtes toujours socialiste », avait-il alors écrit. L’éthique n’est pas une vertu sélective. La présidence Sarkozy ne rend que plus actuel cet engagement éthique, quand l’argent et le pouvoir exhibent leurs amours adultérines sur le pont des yachts ou à la terrasse du Fouquet’s. Et puisque l’on se plaît à le comparer à Saint-Just ou Robespierre, rappelons que le surnom de Robespierre était aussi « l’Incorruptible ». Nous avons aujourd’hui grand besoin d’éthique en politique.

En tirant le fil de son engagement contre la corruption, il est apparu à Arnaud Montebourg que notre Vème République était la matrice de ces dérives, une véritable Machine à trahir les choix du peuple, à confisquer le pouvoir au profit de quelques uns qui décident seuls et sans contrôle, à fabriquer de la déception et de l’abstention.

Arnaud Montebourg s’est donc efforcé d’imaginer des solutions. C’est bien sûr le projet de VIe République, élaboré collectivement à partir de 2001. Cette VIe République, c'est celle de la responsabilité politique, l’équilibre et le contrôle des pouvoirs, la possibilité de débattre dans un Parlement respecté et redevenu un lieu où les idées s’échangent et s’amendent, où l’on peut nouer des compromis responsables, travailler à l’intérêt général et surmonter certains désaccords pour construire l’avenir du pays. Le cycle du pouvoir concentré doit se refermer pour que l’on ouvre celui du pouvoir partagé, contrôlé et en perpétuelle émulation. La VIe République devra être citoyenne, permettant au peuple de saisir les assemblées d’un débat ou d’agir sur leur ordre du jour. Dans cette VIe République, le personnel politique, et notamment le Président de la République, sera responsable devant la justice. Ainsi, à la République minimale d’aujourd’hui, nous opposons la VIème République, une république maximale.

Des idées, il faut passer aux actes. En tant que Président du Conseil général de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg a mis à l’ordre du jour l’évolution des pratiques démocratiques de cette collectivité locale. Arnaud Montebourg a décidé de mettre de la collégialité et de la démocratie partout. Sa politique consiste aussi à associer les citoyens à la décision et au contrôle politique. C’est le but recherché en instituant un jury citoyen chargé de vérifier que le produit de la fiscalité destinée aux personnes âgées est bien utilisé en ce sens. C’est aussi le sens de la démarche d’Arnaud Montebourg, lorsqu’il convoque un référendum local sur un compromis trouvé concernant le transit des poids sur la RN 73. La démocratie n’est pas seulement des institutions, c’est aussi un état d’esprit.

En tant que secrétaire national à la rénovation du Parti Socialiste, Arnaud Montebourg a porté les mêmes principes et défendu l’établissement de primaires populaires ouvertes pour mettre dans les mains du peuple de gauche la confection de son projet, et le choix de son candidat à l’élection présidentielle.


Arnaud Montebourg a-t-il trahi son engagement contre le cumul des mandats ?


Arnaud Montebourg reste un farouche adversaire du cumul des mandats. De 1997 à 2008, il s’est appliqué à lui-même la règle, contre vents et marées, sans que rien ne l’y contraigne, par simple volonté et conviction. Personne ou presque ne le suivit sur cette voie. A la fin de l’année 2007, il a pourtant décidé de briguer la présidence du Conseil général de Saône-et-Loire. Pourquoi ?
En 2008, Arnaud Montebourg est député depuis plus de 10 ans. Il s’interroge sur le sens de son engagement politique. La politique suppose l’action concrète. Mais qu’avait-il alors fait de concret ? Rapports et discours – si indispensables soient-ils – ne changent pas la vie. Il faut mettre les mains dans le moteur.

Comment le faire sans trahir ses principes ? Démissionner immédiatement de son mandat de député, c’était trahir la confiance et le suffrage des électeurs qui l’avaient choisi en 2007 à l’issue d’un combat acharné. Peu de temps après son élection à la tête du Conseil général de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg a donc annoncé qu’il quitterait son mandat de député, quoi qu’il arrive, mais en 2012, par fidélité à ses électeurs, et sans abandonner le combat. Depuis le secrétariat national à la rénovation du Parti socialiste, il pousse donc cette idée de non cumul, que le PS a enfin adoptée en décidant de ne plus donner d’investiture aux députés et sénateurs cumulards de deux fonctions exécutives.

Un citoyen est libre lorsqu’il ne cède pas à la facilité des idées reçues.

dimanche 24 juillet 2011

Qui est vraiment Arnaud Montebourg?


Qui est vraiment Arnaud Montebourg ? par idees_reves

Arnaud Montebourg: être un président "audacieux et innovant"

PARIS, 16 juil 2011 (AFP) -  Arnaud Montebourg, député PS de Saône-et-Loire, candidat à la primaire socialiste, veut être "un président audacieux et innovant", a-t-il répondu au questionnaire adressé par l'AFP aux cinq candidats du Parti socialiste.

QUESTION: Vous ambitionnez de devenir quel président?
REPONSE: "Un président audacieux et innovant, engageant la France dans de grandes transformations économiques et politiques. Je souhaite bâtir avec toutes les forces du pays le nouveau modèle social, industriel et écologique français de l'après-crise."

Q: Décrivez-vous en trois adjectifs.
R: "Loyauté, tenacité, humanité."

Q: Comment définiriez-vous votre campagne?
R: "C'est la campagne de la relève des idées et des générations. C'est une campagne qui porte et défend plusieurs grandes causes nationales: la VIe République, la démondialisation, le capitalisme coopératif, la révolution industrielle verte."
"C'est surtout une campagne faite par 4.000 premiers volontaires, des hommes et des femmes qui ne sont pas des professionnels de la politique et dont l'engagement et la créativité sont le plus précieux carburant."
"Cette campagne authentique, loin des appareils et des barons, c'est celle d'une idée qui fait son chemin, qui grossit en marchant et qui écrit page après page l'histoire inattendue de cette primaire."

Q: Les premières mesures de votre mandat?
R: "Mes premières mesures seront des mesures de démondialisation, interdisant la spéculation financière, mettant sous tutelle les banques et les institutions financières, et organisant le démantèlement des agences de notation privées, afin de protéger le pays des attaques des marchés financiers."
"Je proposerai un plan de désendettement européen en mettant à contribution obligatoire les banques qui devront abandonner partie de leurs créances, car il est hors de question de faire payer la facture de la crise financière aux classes moyennes et populaires d'Europe."
"Je demanderai au Parlement le vote d'une loi sur les moyens exceptionnels de protection de l'industrie française, et engagerai dans les six premiers mois le processus de référendum consacrant la naissance de la VIe République."
Propos recueillis par Christine POUGET.