dimanche 24 juillet 2011

L’austérité n’est pas la solution

COMMUNIQUE D'ARNAUD MONTEBOURG (22/07/2011)
Plan de sauvetage de la Grèce : l’austérité n’est pas la solution

Le plan de sauvetage de la Grèce conclu le 21 juillet 2011 à Bruxelles par les Etats de l’Eurozone permettra sans doute de relâcher la pression et de gagner encore du temps mais il nous éloigne en fait des solutions efficaces et justes que ni Nicolas Sarkozy, ni Angela Merkel, ni Jean-Claude Trichet ne veulent encore entendre.
Leur nouveau plan de sauvetage négocié avec le secteur bancaire souffre en effet de quatre défauts rédhibitoires :

1- Il ne peut enrayer le risque de contagion systémique aux pays fragiles compte tenu de la surface financière du Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) et de ses missions trop restrictives.
Seule une véritable « européanisation » des dettes souveraines est à même de dominer la spéculation. La création d’une agence européenne de la dette  est possible et souhaitable. Elle serait en charge de racheter une partie de la dette des Etats et d’émettre des obligations européennes (euro bonds) garanties de manière solidaire. Un tel dispositif allégerait le coût de l’endettement et consoliderait le rôle de l’euro comme monnaie de réserve. La France et l’Allemagne pourraient en initier le mouvement, sur une base bilatérale, avant d’en élargir la proposition à d’autres Etats de la zone.

2- Il charge les contribuables européens et épargne le secteur bancaire.
La participation franche et massive du secteur bancaire au désendettement de la Grèce est une évidence assez indiscutable sur le plan économique. L’idée que la croissance sortira seule la Grèce de la crise d’endettement est contredite par les expériences du passé.
Or, la participation du secteur bancaire à la résolution de la crise est en trompe l'oeil : aucun engagement ferme tant en termes de volume que de délai n'a été pris par les banques malgré les déclarations ; elles auront en sus la possibilité de se défaire de leurs dettes douteuses auprès des contribuables européens via le FESF et ainsi nettoyer leur bilan à bon compte.
Une décote obligatoire et générale de 30 % des obligations d’Etats grecques, proposées depuis plus d’un an, serait pourtant facilement absorbable par les banques.

3- Il propose des contributions d’urgence des Etats et néglige les financements pérennes par les opérateurs financiers privés. Il est temps de mettre en œuvre une taxe sur les transactions financières qui viendrait abonder l’agence européenne de la dette et financer les investissements d’avenir partout en Europe.

4- Enfin, il perpétue à tort l’obsession de l’austérité et le retour en force des critères de Maastricht de 1992. Le respect d’un déficit de 3 % en 2013, en France, signifierait une levée d’impôts de 30 milliards d’euros dans la loi de finance à l’automne 2012. A la fois intenable socialement, elle serait de surcroît contre productive car de l’avis de beaucoup d’économistes, il convient de soutenir et non d’étouffer la reprise de la croissance et des recettes fiscales associées.

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